mercredi 6 juin 2007

Survol historique

Au XVIe siècle, François Rabelais, au chapitre 7 de son Pantagruel, inaugure dans la littérature française le genre de la "Bibliothèque imaginaire" en énumérant le catalogue de la Librairie Saint Victor : Bigua salutis. Bragueta juris. Pantofla decretorum. Malogranatum vitiorum. Le Peloton de théologie...

Au XVIIe siècle, Le Roman bourgeois d'Atoine Furetière fait état de la vingtaine d'oeuvres écrites par le poète Mythophilacte (mort de faim) : L'Amadisiade ou la Gauléide. Le Rappé du Parnasse. La Vis sans fin. La Souricière des envieux...

Dans la Bibliothèque des petits-maîtres (au Palais-Royal, chez la petite Lolo, marchande de galanterie, à la Frivolité), 1743, on rencontre le catalogue des ouvrages formant la bibliothèque de l'abbé de Pimponville : Traité des perruques depuis Midas. Les Breloques ou les grelots de la Folie. La raison des femmes, livre blanc, par un célèbre rieniste des espaces imaginaires...

Au XIXe siècle, la bibliothèque des livres imaginaires subit un accroissement sans pareil. Tous les grand auteurs (et les moins grands) truffent leurs romans de références fictives. Au fil de La Comédie humaine de Balzac, on découvre par exemple : Traité de la Volonté par Louis lambert, L'Alcade dans l'embarras par M. de Cursy (Illusions perdues), Paquita la Sévillane par Dinah de La Baudraye (La Muse du département), La Bilboquéide par Gourdon (Les Paysans), etc.

Le jeu des livres imaginaires continue de séduire les écrivains du XXe siècle, au point que l'on peut considéere que les livres non écrits sont infiniment plus plus nombreux que les livres réels. Citons quelques contributeurs remarquables : Jorge Luis Borges (seul ou en collaboration avec Bioy Casares), Georges Perec, Nabokov, Calvino, J.-B. Puech...

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