vendredi 8 juin 2007

Lecteur, qu'as-tu trouvé ?

3 commentaires:

Sylvain Simon a dit…

Dans < Les Dupes > de Jean Dutourd, Gallimard, 1959.
Premier conte : "Baba, ou l'existence", M. Mélass, professeur de philosophie, écrit un roman, < La Colique > : "c'est l'histoire d'un homme qui se définit à mesure qu'il existe. (...) Mon héros ne fait rien. (...) Vivre lui donne la colique (...) Je crois que ce sera un livre important. C'est une bonne illustration de mon traité sur l'existence et la non-existence" (p.48).
Deuxième conte : "Ludwig Schnorr ou la marche de l'Histoire". Le héros éponyme, né en Prusse en 1814, est l'auteur d'une somme philosophico-politique : < L'Union terrestre, ou Prolégomènes à l'étude de toute Société, passé, présente et à venir >. Il est très difficile de se procurer aujourd'hui ce gros ouvrage, dont il n'existe qu'une édition, publiée à Bruxelles en 1859, chez Demuyter et Lacrois, en quatre volumes (p.55). L'ouvrage est analysé aux p. 87-96. Il comporte trois parties : "Le monde de l'abondance" (247 pages) explique que la société future n'aura plus le souci de la subsistance, grâce à l'utilisation de l'excrément comme engrais ; "Harmonies de la nature sociale" (312 pages) décrit la société future, dans laquelle l'humanité entière connaîtra un régime collectiviste, égalitaire et germanophone. Une assemblée mondiale de 12 000 députés siègera à Königsberg ; "Vers la suppression" (220 pages) explique pourquoi le monde schnorrien aura éliminé les troubles nationaux, militaires, financiers, économiques, sociaux, policiers et religieux. Schnorr est aussi l'auteur de sept lettres à Bakounine que Dutourd cite largement aux p. 56-86, ainsi que d'un carnet de notes prises entre 1852 et 1862 (quelques citations p. 97-101).
La première liaison de Schnorr, Emily Abercrombie, née en 1826, a écrit une brochure sur < La condition ouvrière dans le Warwickshire >, un ouvrage estimable sur < Glasgow et la révolution industrielle > et un petit roman, < Pamela > (1857) qu'on tient pour une autobiographie déguisée (p.98-100).
La seconde liaison de Schnorr, Theresa Bernstein, née en 1831, d'origine lettone, a rédigé un cahier de dix pages relatant une conversation entre Schnorr et Georges Clemenceau qui eut lieu dans l'été 1871. Il est cité in extenso par Dutourd, p. 110-119.
On trouve enfin un extrait inédit des Carnets de V. Hugo, daté du 17 juin 1861, relatant la rencontre du proscrit avec Schnorr et Theresa (cité p. 105-108). Cet extrait est présenté et commenté par Henri Guillemin (p.104-105 et 108-109), lequel annonce son intention de "consacrer à ce doctrinaire (Schnorr) une de ces vives et percutantes chroniques dont il a le secret" (p.109).

Anonyme a dit…
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Sylvain Simon a dit…

Dis donc, Jacques, j'ai l'impression que ce blogue a l'air complètement endormi... pour ne pas dire comateux !
Je te signale que le héros d' _Eva_ de James Hadley Chase est un romancier plagiaire. Il est le signataire puis l'auteur d'une pièce et de deux romans dont je peux te retrouver les titres si ça t'intéresse.
Par ailleurs, est-ce que tu connais _Supercheries littéraires, la vie et l'oeuvre des auteurs supposés_, par Jean-François Jeandillou, 530 p., Usher 1989 (repris chez Champion) ? Il s'agit d'un livre très proche du tien, sauf qu'il concerne les auteurs imaginaires et non les livres imaginaires : large anthologie de 29 auteurs fictifs (mais avec petit commentaire pour chacun), puis petite étude synthétique d'une trentaine de pages ("l'auteur en question"), index, cahier photos.
A bientôt.